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2016

Nous avons eu la tristesse de perdre un de nos auteurs, Zilhad Ključanin, décédé à Sarajevo le 6 juin 2016


Né à Trnova, près de Sanski Most, le 5 mars 1960, auteur d'une vingtaine de romans, nouvelles, recueils de poèmes, Zilhad était un des écrivains les plus en vue de Bosnie-Herzégovine.


Les éditions M.E.O. ont publié les traductions françaises de deux de ses romans majeurs

– Shéhid

– Le pont de la honte.



Un hommage de Gérard Adam, publié dans la revue Život de Sarajevo, dans une traduction de Jasna Šamić.


Un jour de 1999, Spomenka Džumhur, une Belge originaire de Konjic quiavait fondé une association d’aide aux réfugiés bosnien, m’a téléphoné au retour de Sarajevo : « La littérature, là-bas, m’a-t-elle dit,connaît une efflorescence prodigieuse. Nous devons traduire ensemble des livres et les faire connaître ici. » Elle en avait rapporté, dont «Šehid », de Zilhad Ključanin, « le roman le plus controversé de l’après-guerre » selon elle, ce qui a attisé ma curiosité. Dès lespremières pages, j’ai compris qu’il s’agissait d’un chef-d’œuvre. Mais l’ouvrage n’était pas simple à traduire. Truffé de néologismes et derégionalismes, tantôt picaresque et tantôt déchirant, il sautait de la poésie à une prose révoltée, du rire à l’horreur, de la nostalgie à larancœur, de la tendresse à l’imprécation, de l’érotisme à la foi revivifiée par la souffrance. Nous n’avons pu l’achever que plusieursannées plus tard. Entre-temps, nous avions fondé une maison d’édition, M.E.O., qui avait déjà publié la traduction d’œuvres d’Alma Lazarevska,Admiral Mahić, Tomislav Dretar ou Mirko Kovač. Lorsqu’est venu le tour de Zilhad, j’ai tenu à faire sa connaissance. Des gens malintentionnés avaient en effet persiflé qu’il affichait des sympathies islamistes. Nous avons donc pris rendez-vous à Sarajevo en juin 2006. Ces quelques jours avec lui resteront gravés dans ma mémoire et mon cœur.Un premier repas dans un excellent restaurant de la Baščaršija, en compagnie de Slobodanka, sa merveilleuse épouse, a suffi à me prouverque j’étais en présence d’un croyant ouvert, dont le sens de l’humour était à la hauteur de celui que j’avais découvert dans son livre, etqui vouait un véritable culte à la littérature. Nous sommes partis pour une présentation littéraire à Gradačac. Et pendant le trajet, j’ai cruvingt fois ma dernière heure venue. Sur cette belle route serpentant dans la montagne, que j’avais parcourue en 1994 comme médecin Casquebleu, il conduisait d’une main, cherchant dans le vide-poche ses cigarettes dont il allumait l’une au mégot de l’autre, tout endépassant des camions en plein virage. À l’arrivée, une de ses étudiantes m’a demandé si j’avais fait la route avec lui. Devant maréponse affirmative, elle a levé les yeux au ciel avec ce simple mot : « Strašno ! » (Effroyable!) Zilhad semblait aussi célèbre comme pilotekamikaze que comme écrivain ! Après la présentation, nous nous sommes découvert un point commun : nous nebuvions pas d’alcool, lui en accord avec sa foi, moi suite à une maladie du pancréas, ce qui lui a donné l’idée de commander des bièressans alcool et de simuler une ivresse joyeuse. Devant la stupeur de ceux qui le connaissaient, il m’a soufflé à l’oreille : « Allah sait cequ’il y a dans mon verre, et Il aime le rire ! Ce que pensent les autres, je m’en fous ! » J’ai définitivement su que je n’avais pasaffaire à un intégriste. Il m’a aussi parlé spontanément des pamphlets antiserbes qu’il avaitcommis dans l’immédiat après-guerre. Il en regrettait la virulence et les avait retirés de sa bibliographie, mais il s’accordait l’excuse del’émotion encore très vive à cette époque. Lui parlant de son roman, j’ai évoqué un des personnages qui m’avait leplus touché : Ćeman effendi, l’inénarrable hodja de Trnova, qui trouvait toujours une bonne raison pour déclarer shéhid celui quivenait de mourir, eût-il été la pire des fripouilles. J’étais triste qu’il ait tué son personnage de façon atroce, le faisant brûler vifdans l’incendie de sa mosquée, enroulé dans son tapis de prière. Il a éclaté de rire ; « L’effendi vit toujours, m’a-t-il dit, allons luirendre visite. » Il m’a raconté l’extraordinaire histoire de cet homme, parti comme gastarbeiter en Allemagne et devenu entrepreneur, qui étaitrevenu prendre sa retraite en Bosnie à la veille de la guerre et s’était installé à Doboj. Pour lui laisser la vie sauve, les tchetnikslui avaient pris tout ce qu’il avait durement épargné. Sitôt la paix revenue, il avait fondé une entreprise pour rapatrier les corps desBosniaques morts à l’étranger et les ensevelir en terre d’islam. Nous avons été accueillis par un petit vieillard chaleureux, qui est venu àmoi les bras ouverts avec en guise de salut cette question saugrenue : « Kako seks ? » (Comment va le sexe?) Et de s’expliquer : « Kad je seksdobar, sve je dobro ! » (Quand le sexe va, tout va!) Durant deux heures de franche gaîté, il m’a entre autres demandé : « Sais-tu pourquoi monaffaire marche si bien ? C’est que j’ai trouvé un slogan formidable ! » Et de me montrer une publicité pour sa firme : « Vi samo umrite, mi sebavimo s ostalim ! » (Vous vous contentez de mourir, nous nous occupons du reste) « J’espère, m’a dit Zilhad en riant sous cape, que tu as compris cequ’est l’islam bosniaque, et que le fondamentalisme n’a pas d’avenir chez nous ! » Des personnages de « Šehid », j’ai encore eu l’occasion d’en croiser alorsque je visitais Trnova et son Turbet reconstruit en compagnie de son frère Nihad, profondément meurtri par son séjour en camp deconcentration tchetnik. Je l’entendais citer des noms, Travljanin, Lezić, Čukan, et j’avais l’impression de voir surgir les personnageshauts en couleur qui m’avaient tant attaché à ce grand roman. J’ai demandé à Nihad : « Mais ces anecdotes, elles sont réelles, ou il atout inventé ? » Avec un sourire un peu triste, il m’a répondu : « Elles sont réelles… dans la tête de Zilhad ! » Et j’ai alors compris cequ’était l’écriture pour cet écrivain : découvrir le merveilleux là où les autres ne voient qu’un quotidien banal, et le révéler par les motspour nous donner à voir ce qui traverse la vie et lui confère son sens. Je n’ai plus eu l’occasion de revoir Zilhad, mais nous avons régulièrementéchangé des mails. Après « Šehid » (Shéhid, M.E.O.), nous avons encore publié la traduction de quelques-uns de ses poèmes dans une anthologiecomposée par Tomislav Dretar (Sublimisme balkanique Tome 2, M.E.O.), puis, récemment, celle de cet autre truculent roman qu’est « VodeniZagrljaj » (Le pont de la honte, M.E.O.) Il était alors déjà très malade, mais ne m’en a rien dit. J’espère, avec cette publication qu’ilattendait avec impatience, avoir pu lui offrir un des derniers bonheurs de sa vie. Gérard Adam Écrivain – Éditeur.


 

Les éditions M.E.O. ont été présentes dans divers salons du livre


La Foire du Livre de Bruxelles
















Photos : © Anita De Meyer


Le Salon du Livre de Paris

(devenu "Livre Paris", un titre quelque peu étrange :

à qui faut-il livrer la ville ?)

sur le stand de la Librairie Wallonie-Bruxelles


Signature de Jasna Samic et Daniella Pinkstein


Le salon "L'Autre Livre" de Paris


Signature de Jasna Samic


Le 1er Festival du Livre de Charleroi



 


Le 6e salon du Livre de Mons

Mons' Livre



 

Le Marché de la Poésie de Namur



 


Le FLACS

(Festival du Livre et des Arts africains)



 


Bruxelles se Livre(s)

Édition de septembre au BOZAR

Édition de décembre au CIVA



 

la 13e Foire du Livre Belge à Uccle






 

Nos auteurs ont été présentés


À la Foire du Livre belge d'Uccle, Jacques de Decker a présenté Daniel Soil et Jacqueline Rousseaux Évelyne Wilwerth




À la Soirée des Lettres de

l'Association des Écrivains belges

de Langue française (AEB)…


— Noëlle Lans, par Michel Joiret (lectures : Alain Miniot)



Aux rencontres mensuelles de

l'Assoctation Royale des Écrivains et Artistes de Wallonie (AREAW)

— Anne Grauwels par Michel Ducobu



— Noëlle Lans par Joseph Bodson (lectures d'Alain Miniot)



— Michel Joiret, par Dominique Aguessy

(lectures : Alain Miniot)



— Daniel Charneux, Françoise Houdard et Annie Préaux,

en complicité avec

la revue Le Non-Dit et

Le Cercle des Borains de Bruxelles



— Évelyne Wilwerth par Michel Ducobu

(lectures croisées par l'auteur et Alain Miniot)



— Michel Joiret par Joseph Bodson

(lectures croisées par Alain Miniot)



Dans des librairies, des bibliothèques, des centres culturels…


Yves Caldor

a signé ses livres au

Deuxième Salon du Livre d'Histoire de Bruxelles

"Écrire l'Histoire"

Il a également été accueilli par Christiane Bindelle

et présenté par Edmée de Xhavée

à la librairie "Au Fil d'Ariane" de Verviers


Il a encore été présenté par Sophie Huys

à la Bibliothèque de Malmedy




 

Daniel Soil ("Petite Plaisance")

et Jean-Marc Ceci ("Monsieur Origami", Gallimard)

ont été présentés par Martine Cornil

à la librairie Tropismes de Bruxelles


 

Michel Joiret

a été présenté par Françoise Houdart

à la Gare de Watermael Boitsfort

à l'occasion de la sortie de presse de son nouvreau roman

"Chemin de Fer"

Les lectures étaient assurées par

Jean-Claude Frison



 


Liliane Schraûwen a été présentée à

l'Îlot corse

par François-Xavier Van Caulaert

dans le cadre des

Roulades littéraires corsées

organisées par Willy Lefèvre


 


Dans le cadre de l'Estival des Parlantes 2016, Guy Delhasse a réservé une

Carte blanche à Evelyne Wilwerth

(Balade à travers le centre de Bruxelles

en compagnie d’une romancière-nouvelliste qui aime sa ville,

l’écrit dans ses livres

et veut le montrer à travers son témoignage,

des lectures et des coins inconnus.)



 


Gérard Adam et Daniel Soil

ont participé à la table ronde "Café littéraire Matonge"

dans le cadre du FLACS

(Festival des Lettres francophones, des Arts et des Cultures du Sud)

au Théâtre Varia



 


Évelyne Wilwerth

a présenté en avant-première son recueil de nouvelles

"La nacelle turquoise"

à La Brasserie de la Presse (Bruxelles)



 


Évelyne Wilwerth, Michel Joiret et Daniel Soil

ont été présentés au bistrot littéraire

L'Air Libre

d'Ixelles

par Gérard Adam


 

Daniella Pinkstein

("Que cherchent-ils au Ciel, tous ces aveugles"

a été présentée au

Centre Culturel français de Haïfa…



et à la Librairie du Foyer de Tel-Aviv

où elle a donné une conférence sur le thème

"De quelle dérive l'Europe est-elle aujourd'hui le nom?"



Elle a aussi été présentée par Dina Dian au Centre Edmond Fleg de Marseille

Elle a été interviewée par la radio du centre.


Anne Grauwels

a été présentée par Joseph Duhamel à la

Librairie Tropismes de Bruxelles pour son premier roman "Une année douce"




 

Elle a aussi été présentée à l'UPJB (Union des Progressistes juifs de Belgique).

pour son roman "Une année douce")


 

Anne Grauwels ("Une année douce") et Evelyne Wilwerth ("La necelle turquoise")

ont été présentées à la nouvelle librairie La Licorne d'Uccle




Photos : © Anita De Meyer


Daniel Charneux a dialogué avec Anne Staquet

Chef du service de Philosophie et d'Histoire des Sciences à l’Umons)

à la Maison Losseau de Mons,

cherchant à percer le mystère de Thomas More,

auteur de "L'Utopie",

dont on celèbre cette année le 500e anniversaire

et auquel Daniel Charneux a consacré son essai-variations "More"


Il a été l'invité d'honneur du

5e Salon du Livre de Charleroi

à la Bibliothèque Marguerite Yourcenar

de Frameries…


… Il a encore été l'hôte d'une

Conversation artistique entre John Dowland et Thomas More

"De la Renaissance d'Utopia"

au Centre Culturel de Frameries

Présentation par Annie Préaux de son essai-variations "More"

et récital d'œuvres de John Dowland par le guitariste Adrien Brogna


Il a été l'hôte de la librairie

"La Procure"

de Tournai



 


Nos auteurs ont été interviewés ou lus à la radio


Gérard Adam

a été intervieuwé

par Philippe Deriemaecker

pour l'émission "Les Fruits de ma passion"


L'émission a porté sur les menaces graves que font planer sur Jasna Samic les islamistes de Bosnie.



 


Guy Stuckens a lu des extraits de nos ouvrages dans son émission "Cocktail Nouvelle Vague", sur Radio Air-Libre.

– "More", de Daniel Charneux


– "Encres sympathiques", de Monique Thomassettie.


— L'annonce faite à la femme, de Jean-Jacques Bailly


— Ressac, de Claude Donnay


Ces enregistrements peuvent être écoutés sur la page "Audio-Video"



Nous ne sommes malheureusement pas en la possession des enregistrements des extraits de


— "Le temps des noyaux", d'Aurélien Dony et Claude Raucy

— "La nacelle turquoise", d'Évelyne Wilwerth

— "Une année douce", d'Anne Grauwels

— "Instants révélés", de Noëlle Lans

— "Chemin de fer", de Michel Joiret

— "Petite Plaisance", de Daniel Soil



 


Des spectacles ont été présentés à partir d'ouvrages de nos auteurs



"La femme mosaïque"

spectacle conté et musical d'après le roman de Claire Ruwet

Récitante : Claire Ruwet

Musiciens : Frédéric Wuilliaume et Ivanis Ialiprete

Mise en scène : Émile Hesbois


— Le 9 juin, à la Bibliothèque de Dampicourt

— le 25 juin à l'ASBL "Le prieuré, Pierres et Humanité de Rochefort

— Le 19 novembre 2016 à la Bouteillerie de Fontaine-l'Evêque


"Instants révélés"

Lecture-spectacle d'après le recueil de Noëlle Lans

Récitants : Françoise Licour et Alain Miniot

Musique : Roger Hindricq


— Les 14 et 16 octobre au Théâtre de la Clarencière d'Ixelles

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