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Les étés de Jeanne - Nicole Marlière

Les étés de Jeanne - Nicole Marlière

14,00 €Prix
Roman, 2021

120 pages
14,00 EUR
978-2-8070-0286-9 (livre) – 978-2-8070-0287-6 (PDF) – 978-2-8070-0288-3 (EPUB)
 

1962. L’aube des golden sixties, une décennie charnière, sans monstre ni smartphone, avec une jeunesse à l’étroit dans le carcan des conventions. Les filles de seize ans sortent du bois, elles sont baby-sitters, monitrices, elles dansent, flirtent, testent, découvrent.
Jeanne n’a pas peur du loup, aucune incitation à être féministe. Bruxelles, Koksijde, Ostende, Paris, elle dévore la liberté, côtoie les hommes avec impudence, dénonce le faux angélisme des adolescentes en revendiquant la possibilité de dire non. Et découvre l’amour dans un monde où la pilule est encore à venir.
Un roman qui nous parle d’un temps où la vie se réinventait.

 

Lien de l'ebook

– Combien ça va te coûter ce que tu as fait ? Délit politique qu’ils disent, tu n’étais pas tout seul. Et les autres ? Le maître du jeu ?
– Il faut téléphoner à l’avocat pour qu’il accélère la procédure de mise en liberté provisoire.
– Bien sûr, tu dois sortir d’ici, mais après… ? […]
– On verra bien, s’il faut je me flingue.
– Arrête, Denis, je n’ai pas envie d’entendre ça, on va trouver une solution.
Le cliquetis du gardien dans la cour, pas à pas jusqu’à la rue, l’air libre de la rue.
Trois ans de taule, mon frère, ça tue un rêveur.
[…]
Je croisai Violette dans le hall, devant les sonnettes :
– Fais gaffe, ma mère ne veut plus te voir.
– Pourquoi ?
– Denis !
L’oiseau dans ma poitrine se mit à battre des ailes.
– Où est Rodrigue ?
– T’inquiète, je l’appelle.
Elle murmura dans le parlophone.
– Il descend. Je te laisse, Martin m’attend.
Il me prit par le cou, à grandes enjambées dans la rue. Nous étions au début de notre mise en quarantaine.
– Je crois que je suis enceinte.
– Tu crois ?
– Je suis enceinte.
Ma mère m’avait dit : « Si vous avez besoin de protection, vous trouverez ce qu’il faut rue de la Violette ». Encore merci pour ce message incompréhensible. Y avait-il dans cette rue un magasin où une jeune fille mineure pouvait entrer pour acheter des préservatifs masculins ?
Nous allions avoir un enfant. Conséquence de notre complicité, de l’avidité que nous avions l’un pour l’autre, de notre insouciance. Serais-je devenue persona non grata si Denis n’avait pas joué à la guerre ?

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