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Pleure, tu pisseras moins - Dawa Ma

Pleure, tu pisseras moins - Dawa Ma

21,00 €Prix
Roman, 2020
Parution le 1er septembre

316 pages
ISBN : 978-2-8070-0245-6 (livre) –  978-2-8070-0246-3 (PDF) –  978-2-8070-0247-0 (ePub)
21,00 EUR (imprimé) — 13,99 EUR (e-book)
 

Confinée par la pandémie de coronavirus dans sa demeure londonienne, la narratrice, mannequin de niveau international, relit son journal commencé en 2013, où elle relate, brute de décoffrage, une dépression existentielle abyssale. Souffrance, déchirements, révoltes, analyses, imprécations, quêtes philosophique et sociologique, assuétudes, automutilations et autodéfis jalonnent une tornade psychique. Aujourd’hui qu’elle a passé le cap, l’inactivité forcée lui permet de réfléchir à une enfance martyre – grave maltraitance, viols à répétition, prédélinquance, période SDF – qu’elle avait refoulée grâce à la réussite sociale, mais dont l’éruption a été d’autant plus terrible qu’elle était comprimée.
Un premier roman autobiographique et un témoignage bouleversant de courage et d’authenticité, oscillant sans cesse entre dénonciation, besoin de justice et volonté de résilience. Une fulgurance d'écriture.

 

Lien de l'ebook

Je suis la pute des mots qui tortille de la plume ! Reluquez-moi, aucune pudeur verbale dans mon strip-tease de l’âme ! Je veux conquérir ma place au soleil en tapant sur mon clavier avec cette main restée pure et franche dans un gant de velours noir dégueulassé au foutre.
Une main tranchante, térébrante, qui va fister avec mes mots dans le cul des salauds !
Oh connards ! viendra le jour, viendra l’heure où vous lirez mes phrases, où tous ceux que vous croiserez vous les hurleront  ! Le reste de vos misérables existences, vous flotterez entre deux rives sans jamais en atteindre une. Même après votre mort, vous n’aurez aucun contact avec cette part de divin que tous nous portons. Votre éternité sera de poussière et de cendre, elles enroberont vos existences alors que vous aviez cru détruire la nôtre. Tout sera comme si vous n’aviez jamais existé, tout redeviendra pur.
[…]
En attendant, faut vraiment que je comprenne mon histoire et mes comportements. Que je me concentre. Me transforme. Aujourd’hui, je fais face à chacun de mes souvenirs. Chacun de mes petits ou grands pincements de cœur, je les couche sur le papier, un par un, afin de dissiper l’ombre et de laisser entrer la lumière. Je défonce mes barrières avec ma plume comme avec un bélier on défonce la porte d’un château fort défendu par ma pire ennemie : moi. Ce château, ces murailles, ces tours, ces créneaux, ces ponts-levis, ces portes, c’est moi. J’utilise ma colère pour y pénétrer. Et, victorieuse, je me retrouverai entre les murs de cette Bastille géante.
[…]
Je suis habituée à cette colère, cette force dévastatrice, elle me colle à l’ego comme une drogue dont je ne sais pas si je vais parvenir à m’en défaire. Ou juste quand je tombe épuisée sur mon lit, à moins que ce soit dans le lit d’un autre. Mais dès que je me réveille le lendemain, la colère est en moi. Chaque jour, j’émerge du sommeil furieuse, je suis accro à mon courroux, j’ai les muscles tendus, la pression artérielle qui monte, la testostérone à bloc et je rajoute un café par-dessus pour attaquer ma journée. Impossible de rester au lit à écouter les petits oiseaux. Les enculés qui m’ont violée, m’ont humiliée, me sautent à la cervelle et la moutarde me gicle au nez.

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