Ressac de la mer et du temps, ressac de la vie qui se bat les flancs, ressac de l’amour et de la solitude, de l’abandon et des retrouvailles, ressac de la joie et de l’amertume… Que dire quand « même la vie se défile dans le vent » ?
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Tout se prend de vert. Du tendre presque jaune au foncé de gris et de bleu. Un pinceau retouche le jour. Une main repeint une vie endormie. Le printemps s’invente-t-il dans le désir de vivre ? Ou est-il cadeau à la terre en bout de sommeil ? Ou présent d’utopie coulant dans les veines jusqu’au sourire ? L’intime se pare de lumière. Je me coupe la langue pour écrire le rêve qui m’habite.
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Que dire du jour qui dérive fugace dans les jambes des passantes pressées ?
Quel fou furieux brasse la vie au long des rues blanches de printemps ?
Les robes que les femmes portent à l’entame des beaux jours ravivent les mots engourdis. Tout perd mémoire. Et nous recousons le poème dans la nudité d’un tissu qui s’essouffle.